Le bout de la langue


langue_260Les magazines télévisuelles de reportages culturels et patrimoniaux ont la cote chez nos voisins français ! Tout le monde connait Des racines & des ailes. Les initiatives de ce type, sur les chaines francophones, sont bien moins nombreuses. Si on apprécie le magazine Ma Terre, co-produit par la RTBF et l’Institut du Patrimoine wallon, quand il s’agit d’illustrer le patrimoine littéraire wallon, on compte les initiatives sur les doigts de la main. En dehors des émissions dialectales de la RTBF ( dont Wallons, nous ! est la dernière formule), seuls quelques rares reportages ont été réalisés.

Quelle chance de pouvoir, en 2015, en compter un tout neuf : Le bout de la langue de Xavier Istasse !

Image tirée de « Wallons du Wisconsin »

En 2011, Xavier Istasse et Françoise Lempereur nous emmenaient outre-Atlantique, du côté du Wisconsin, à la découverte de nos cousins américains… Pas n’importe lesquels : des cousins qui d’vizèt co l’ walon inte di-z-èls ! Avec ce reportage à la fois étonnant et sympathique, c’était l’occasion pour nous de prendre un peu de recul sur notre propre langue wallonne et de découvrir, loin de nos contrées, un modèle similaire de survie d’une langue dialectale et d’une identité, face à la suprême culture anglo-américaine (voir sur ce point l’article de Françoise Lempereur sur CultureULg, et son excellent livre « Les Wallons du Wisconsin », ainsi que quelques extraits du film : Ici).

xavier istasse

En 2013, avec Les gens du fleuve, Xavier nous emmenait à la rencontre de la Meuse et de ceux qui en sont amoureux.

Cette année, avec Le bout de la langue, c’est le parcours de plusieurs personnes particulièrement attachées à la langue et à la culture wallonnes que le spectateur est invité à suivre. Le film met en lumière un mouvement de résistance naturel pour la sauvegarde d’une langue menacée.

Présentation du film à Namur en mars dernier, avec entre autres Julos Beaucarne et Charles Massaux, qui interviennent dans le reportage

On saluera le choix des témoins interrogés, qui montre combien cette résistance touche des gens de milieux, d’âges et d’origines différents, combien cette résistance est protéiforme et qu’elle est l’affaire de toute la Wallonie.

Ce regard neuf permettra certainement à tous les défenseurs de la langue wallonne de prendre du recul sur leurs propres pratiques et de voir ce qui se fait ailleurs, juste à côté de chez eux. L’exemple breton que le film offre en parallèle aidera sans doute les passionnés du wallon a atténué l’esprit de clocher qui les caractérise tant et qui les pousse parfois à réinventer la roue…

On regrettera peut-être que le reportage soit limité à 58 minutes et il est clair que nous sommes restés sur notre faim… Qu’importe, la voie est tracée si d’autres réalisateurs désirent approfondir certains thèmes abordés par ce film : l’art dramatique dialectal, le wallon dans les milieux professionnels, le wallon dans les écoles, les éditions, les adaptations, etc .

Renseignements sur le site de Luna Blue Film : Ici .
Le film sera projeté prochainement dans diverses salles et diffusé à la RTBF.
On pourra assister à une projection publique le 3 octobre prochain à Namur.
Le dvd est en vente au musée de la vie wallonne.

2 réflexions sur “Le bout de la langue

    • « L’esprit de clocher », c’èst l’ ci qui n’a måy situ vèyî pus long qui s’ prôpe vîyèdje…

      On fêt turtos l’ minme ovrèdje po såver nosse walon, qui nos seûyans di Charlèrwè ou d’ Lîdje, di Nameur ou d’ Nivèles… mins ènn’ a co qu’ i n’ volèt nin savou çou qui l’ vwèzin fêt pace qui « lès-ôtes ni djåzèt nin come nos-ôtes ». C’èst foû damadje ca i-n-a bråmint pus’ d’îdêyes tot-avå l’ Walon’rèye qui d’vins ine pitite cwène dè payis.

      Ènn’ a co qui crèyèt qui « li walon » èst l’ seûle lingadje qui s’ deût disfinde, vos savez !

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